Après quatre conférences passionnantes et riches en débats, Droit & Croissance a tenu, samedi 29 janvier à 10h, sa cinquième conférence sur le thème ESG – Créateur ou destructeur de valeur ?
Cette conférence, animée par Youcef Rahmani, Membre de Droit & Croissance et doctorant à l’Université d’Oxford, visait à étudier l’impact de la finance durable sur le système financier, et en particulier sur le prix des actifs.
Traditionnellement, le système financier cherche à faciliter la distribution efficiente de capitaux vers des projets créateurs de richesses. Or les coûts environnementaux et sociaux, qui sont des externalités de ce système, ne sont pas automatiquement incorporés dans les prix des actifs. La finance durable se positionne comme une solution « par le marché » cherchant à internaliser ces externalités. Les acteurs des marchés financiers mettent volontairement en place des procédés d’investissement incorporant des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). De fait, cette pratique tend à devenir une « norme » sur les marchés, qui encourage la distribution de capitaux vers des projets durables. Les projets exclus des critères ESG deviennent plus coûteux, et donc moins attractifs.
Mais l’adoption des critères ESG par le système financier est aussi remise en cause. D’un point de vue macro-économique d’abord, l’exercice de fortes pressions sur des secteurs qui ne sont traditionnellement pas en conformité avec les critères ESG (oil & gas, transports, agriculture, etc.) pour désinvestir de leurs activités représente une menace pour la stabilité du système financier, objectif auquel l’Union européenne accorde une grande importance. D’un point de vue micro-économique, ces pressions pourraient encourager le « greenwashing », le « regulatory arbitrage » et ainsi la formation de bulles spéculatives « vertes » destructrices de valeur, en contradiction avec l’objectif d’efficience des marchés.
La conférence a examiné les problématiques ci-dessus, en présentant d’abord la notion d’ESG et ses objectifs encore largement débattus aujourd’hui, avant d’examiner l’impact attendu de l’ESG sur la valeur des actifs. Enfin, la discussion a été ouverte à des études empiriques et cas pratiques venant confirmer ou infirmer les thèses émises précédemment.
Le support de présentation est disponible ici
Vous pouvez voir ou revoir la conférence ci-dessous :
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Cette conférence sera suivie :
Février 2022 : La théorie économique des droits de propriété au défi de l’immatérialité présentée par Fabien Lechevalier, Membre de Droit et Croissance et doctorant en co-tutelle Université Paris-Saclay et Université de Laval (Canada).
Pour toute demande d’information, merci de bien vouloir nous écrire à conferences-en-ligne@droitetcroissance.fr
Retours d’étudiants ayant déjà assisté aux conférences :
Vianney, X-HEC Entrepreneurs :
Merci à vous pour ce cours très clair et pertinent, même pour des profils non juristes comme nous !
Côme, Master de Droit à Panthéon-Assas :
Je tiens à vous remercier pour le cours de ce matin. Il fut très instructif, vos prises de position nous aident à réfléchir et à remettre en question nos acquis. J’attends impatiemment le cours n°2.
Maxime, Master de Droit & Economie à Panthéon-Assas :
Nos étudiants ont été ravis de pouvoir échanger avec vous sur le sujet que vous nous avez présenté.
Jérôme, Master de Droit à Panthéon-Sorbonne :
Merci encore pour la conférence de ce matin ! Cela nous a permis de découvrir une approche du restructuring largement absente dans les enseignements traditionnels de l’université, et qui nous invite à percevoir différemment l’impact de notre droit sur le financement de l’économie.
Auriane, Master de Droit à Panthéon-Sorbonne :
Je tenais à vous remercier pour la conférence d’hier matin qui était passionnante et source de grandes réflexions.