Sophie Vermeille, à la recherche de l’intérêt général

Tant qu’à mettre les pieds dans le plat, autant ne pas les avoir dans le même sabot. Et quitte à défendre des positions contre-intuitives — quand elles ne sont pas franchement impopulaires — Sophie Vermeille sait le faire avec éclat.

Chercheuse et avocate, Sophie s’est faite brocarder pour les idées hétérodoxes, qu’elle a peut-être acquises en louvoyant dans ce monde interlope de l’économie de la défaillance et de la vente à découvert. Qu’importe : c’est dans l’épreuve que l’on forge ses convictions.

Pas facile, il fallait le reconnaître, de présenter comme des chevaliers blancs de la finance des fonds d’investissement baptisés Muddy Waters ou Kynikos Associates. Pourtant, soutient-elle, c’est depuis les eaux troubles de l’analyse fondamentale, tapis à l’affût de leur proie, que les vendeurs à découvert protègeraient les marchés des vices qui les rongent.

A l’écart des salles de marché, on proclame que la finance ou la gouvernance d’entreprise ne seront plus que des outils au service du bien commun. Le consensus de Washington est mort, vive le consensus de Paris ! Loin s’en faut, tempère Sophie : dans la veine de L. Bebchuk, elle rappelle les dégâts potentiels d’une « stakeholder governance » débridée.

Tempérer les ardeurs des hérauts de l’impact que l’opinion porte aux nuées et défendre corps et biens les agissements des flibustiers de la finance : telle sont les chevaux de bataille auxquels Sophie a passé le mors. Non sans panache.

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