Sans surprise la campagne présidentielle n’a pas permis d’aborder les sujets complexes sur lesquels Droit & Croissance œuvre depuis cinq ans. On peut notamment regretter que rien n’ait été dit sur le rôle essentiel qu’ont joué les institutions européennes dans la construction d’un bouclier européen, en matière bancaire et financière, baptisé Union Bancaire. Pourtant, prenant acte que le vide juridique a coûté très cher aux finances publiques lors de l’éclatement de la bulle financière en 2008, les supposés apôtres de "l’ultra libéralisme" à Bruxelles ont beaucoup œuvré, ces cinq dernières années, afin d'encadrer étroitement les modalités de sauvetage, par les États souverains, des établissements financiers en difficulté. Une telle construction au niveau des États Membres n’aurait jamais été aussi efficace. Même si des progrès restent à faire, comme l’expliquent Thomas Philippon et Aude Salord dans leur rapport mentionné ci-dessous, il est important de saluer le travail de nos institutions européennes. Par ailleurs, s’il existe bien un consensus chez les économistes depuis 2008, c’est sur le fait que le financement de notre économie en Europe doit moins reposer sur les banques, mais davantage sur les marchés financiers. Or, contrairement à l'Union Bancaire, le chantier de l’Union des marchés financiers en Europe reste inachevé et très ambitieux, tant le retard par rapport aux Etats-Unis est significatif à tous points de vue, en particulier en droit. Il est donc urgent de poursuivre ce travail
Par Sophie Vermeille, Présidente de Droit & Croissance
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